Sororité : un collectif

Sortie le 8 avril du collectif Sororité dans la collection féministe Points Seuil, dirigée par Gabriela Larrain. Quatorze contributrices se penchent sur cette notion, ce rapport de femmes à femmes, pas toujours évident mais tellement salvateur.

Avec Juliette Armanet, Lauren Bastide, Iris Brey, Estelle-Sarah Bulle, Rébecca Chaillon, Jeanne Cherhal, Alice Coffin, Camille Froidevaux-Mettrie, Kiyémis, Lola Lafon, Fatima Oussak, Ovidie, Lydie Salvayre et Maboula Soumahoro.

Dates automne-hiver

Vendredi 18 septembre : Rencontre à la librairie Les Cahiers de Colette (Paris).
Mardi 22 septembre : Lecture au Festival Confluences (Lyon).
Vendredi 25 septembre : Rencontre Festival Extra, Centre Pompidou (Paris).
Samedi 26 septembre : Lecture aux Correspondances de Manosque (Manosque).
Mercredi 30 septembre : Rencontre à la librairie Ombres Blanches (Toulouse).
Vendredi 2 octobre : Rencontre à la librairie 47°Nord (Mulhouse).
Samedi 3 octobre : Performance au Festival Livres dans la Boucle (Besançon).
Mercredi 7 octobre : Performance au Magasin des Horizons (Grenoble).
Samedi 10 octobre : Performance au Festival Actoral (Marseille).
Mercredi 14 octobre : Rencontre à la librairie Maruani (Paris).
Jeudi 22 octobre : Festival Ecrivains en bord de mer (La Baule).

Vendredi 30 octobre : Rencontre à la librairie Violette and Co.

Mardi 17 novembre : Performance au Festival Paris en toutes lettres (Maison de la Poésie, Paris).
Jeudi 26 novembre : Performance au Festival Les Créatives (Genève).

20 août : Le cœur synthétique, sortie

En septembre 2020, ça fera 20 ans que je publie. J’ai pratiqué de très nombreuses formes, autofictives souvent, expérimentales, presque toujours. Le cœur synthétique est ma 28e parution. Il était temps de s’essayer à la comédie, de façon frontale.

Alors j’ai inventé l’histoire d’Adélaïde, 46 ans, attachée de presse dans un grand groupe éditorial. Elle vient de divorcer, et se remet sur le marché de l’amour avec la naïveté de celles qui en étaient jusqu’ici préservées. Il va de soi qu’elle va aller de Charybde en Scylla.

C’est un roman sur la solitude, la loose sentimentale, les formes de vies du célibat, et la nécessité du cercle sororal. Avec pour toile de fond le milieu de l’édition et un peu de sorcellerie.

Il sort comme d’habitude dans la collection Fiction & cie, dirigée par Bernard Comment, aux éditions du Seuil.

MBCS Tour

Mardi 9 avril, lecture au Magasin des Horizons à Grenoble.

Vendredi 19 avril, lecture pour En scène Simone, au Sentier des Halles.

Mardi 7 mai Rencontre à la Librairie des Femmes, à Paris.

Vendredi & samedi 17 et 18 mai, Festival La Comédie du Livre de Montpellier.

Samedi 25 mai Rencontre à la Librairie l’Affranchie, à Lille.

Vendredi 31 mai & samedi 1er juin, Festival This Is Not a Love Song, à Nîmes.

Mes bien chères soeurs, en mars

Jeudi 7 mars : Lancement à la librairie Violette and Co (Paris), où le projet du livre a été initié lors d’une résidence d’écriture. 18h30.

Vendredi 8 mars : Lecture à la Maison de la Poésie (Paris), 21h.

Vendredi 15 mars : Rencontre à la librairie Quai des brumes (Strasbourg), 19h.

Samedi 16 mars :Dédicaces au Salon du Livre, stand des Editions du Seuil, 14h-15h.

Rencontre avec l’autrice Clara Dupuis-Morency à la librairie Le Monte en l’air (Paris), 19h30.

Vendredi 22 et dimanche 24 mars : Rencontres au Printemps du livre de Grenoble.

Mercredi 27 mars : Rencontre à la librairie Ombres blanches (Toulouse), 19h.

 

Attrapes-rêves et bulles poétiques

Le Dream Operator se lance en décembre 2018 pour s’achever au printemps 2020. Viendront alors les cartes et mon texte. Des fragments poétiques, pas une narration romanesque. Un texte que je lirai à Grenoble, au fur et à mesure. Des extraits mis ici, avec le reste.

Le formulaire de dépôt de rêve sera bientôt disponible sur internet. Il l’est déjà sur support papier, les deux premières collectes ont eu lieu. Pour seules données l’adresse où le rêve a été fait, suivi de son récit. Les formulaires sont centralisés au Magasin des Horizons.

Collecter les rêves des habitants, c’est bien. Tisser du lien social se faisant, c’est mieux. Organiser des soirées attrape-rêves s’est donc imposé. Elles se dérouleront dans les seize quartiers de la ville. Nom de code : Dreamcatcheries Un atelier d’écriture onirique conçu comme une bulle poétique. La première dreamcatcherie s’est déroulée à la librairie Les Modernes.vendredi soir. Il va de soi que j’ai oublié de prendre des photos.

 

Psychose géographique (en cours)

Je vois Grenoble comme un cratère. Un chaudron, la brume, ils y dorment. La nuit, ils dorment, les grenoblois. Le jour je traverse ses artères, la ville est un petit peu rugueuse. Un gris crayeux, épais, abrupte. Particules fines etcetera.

Un chaudron plutôt qu’une cuvette, avec les montagnes pour parois. Seize quartiers si hétérogènes. Dedans la nuit ils font des rêves ou des cauchemars en forme de quoi.

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Un quartier, le tramway, Berriat. Trouée d’immeubles dans le bleu dur. Les rails morsures au sol, l’asphalte qui cicatrise.

Le square des fusillés, une sculpture de Didier Faustino, une structure arachnide érigée en potence, nom : Les Racines du mal. Devant les fenêtres de grenoblois. De quoi rêvent-ils volets fermés ? Je vois Grenoble comme un cratère, est-ce que leurs rêves en serait pollués ?

La violence esthétique : une donnée subjective, ne peut être quantifiée. La violence systémique, elle, agit sur les rêves. Quand je dors à Grenoble, parfois je fais des rêves en forme de potence. J’aimerais beaucoup savoir si je suis la seule ou pas.

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Il m’a dit : « Dans mon rêve le supermarché est grand, gigantesque et sans portes, je ne peux pas entrer ». Son lit est dans une chambre d’un quartier non solvable.

Elle m’a dit : « Fréquemment, moi, on m’enterre vivante. C’est plutôt un cauchemar ». Elle est loin d’être la seule mais refuse d’en parler.

Certains rêvent que la nuit, ils chantent. Des chansons qu’ils inventent et qui font d’eux des stars.

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Où es-tu quand tu rêves, ton corps quand tu t’endors, ta chambre espace privé, tes songes espace intime, en quoi l’espace public pourrait te perturber ? S’infiltrer s’imprimer au creux du subconscient ? Je te vois livré au cratère, tes nuits bien plus belles que mes jours.

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À Grenoble mes rêves : des vipères. Dans une langue qui sans cesse se mord.

En lithothérapie on conseille l’améthyste pour un sommeil réparateur. C’est un quartz violet relié au chakra coronal. Pierre connectée au subconscient et à la pensée active, son énergie est reposante.

À Grenoble, mes rêves j’améliore.

Une améthyste sous l’oreiller, une nuit à parler aux murènes mais chaque scène était sous-titrée.

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J’ai fabriqué un attrape-rêve, depuis j’ai perdu la mémoire.

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Alsace-Lorraine, c’est là que je dors. En face d’un bar qui fait boutique, avec des passants pour roulis. Je me noie, en ce moment, la nuit. Un torrent au pied de l’hôtel, au matin je ne trouve que la pluie.

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Elle m’a dit « Dans mon rêve, ma mère devient rose et fond comme un vieux chewing-gum ». Les murs de sa chambre sont blanc crème, ses fenêtres donnent sur le bitume, son cœur est en papier mâché.

Il m’a dit « Je voudrais la nuit prendre le contrôle, maîtriser mes cauchemars ». Il a dit « Le jour déjà, tout le jour je subis ». Il travaille comme serveur dans un bar du vieux centre. Il dit « J’aimerais rêver qu’on ne me demande rien ».

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Un rosaire, un bréviaire, un rêvière. Un petit cahier, un coffret. Noterai rangerai dans le rêvière les songes que chaque nuit je ferai. Dans le premier à une potence, le cœur de Grenoble balancera. Dans le second, un vieux marché sur la place a tout englouti.

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Les fenêtres le long de L’Isère se ferment sans un songe de noyade. Pas la moindre légende de Vouivre pour hanter le sommeil des riverains. Au Polygone Scientifique, ils ont l’esprit trop cartésien.

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Elle m’a dit : « Moi, mes rêves, je ne me souviens d’aucun ». Elle habite à l’Île Verte et ses jours lui suffisent. Elle m’a dit « Ca m’arrange, les rêves c’est encombrant. Je n’aime pas que dans ma tête certaines choses se produisent ». Après cinq cigarettes, elle m’avoue qu’elle dort mal depuis sa dernière rupture.

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Perdre ses dents sur les Grands Boulevards, être poursuivi dans les Eaux Claires, parler aux morts quartier Teisseire, en une seule nuit, on en est là. Je vois Grenoble comme une matière. Cartographier son subconscient.

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Il n’existe pas de statistiques, mais des thèmes de rêves récurrents propres à des groupes sociologiques. Ici les rêves sont d’Occident, personne la nuit n’est un jaguar. Il faudrait peut-être vérifier. À Grenoble, il n’y a pas de zoo, mais quelques cages répertoriées avec des plates-bandes d’herbe autour.

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L’inconscient collectif existe. Il se manifeste la journée ; la nuit le réel le contamine. Des préoccupation communes, des angoisses qui sont partagées.

Livre : Rêver sous le IIIe Reich, Charlotte Beradt. Trois-cents rêves collectés entre 1933 et 1939 à Berlin. Un homme rêve qu’il contrôle ses rêves pour échapper à la censure. Rêves expurgés de narration, de contenus, de sensations. Des traits des carrés et des ronds, pour n’être coupable d’aucun délit, ne rêver que de formes géométriques.

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Dessiner une carte de la ville, découvrir où s’est rêver quoi. Peut-être l’allure d’une carte du tendre, Grenoble de nuit, cratère ouvert.